Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je vous ay escris du XIIe de ce moys par monsieur le conseiller
2Aymés. Despuys, madame la contesse de Grignan a faict tenir à
3madamoyselle de Caseneufve votre despeche du IIIIe, dont jay entendu
4par la votre que mavés escrite, larrivée vers vous de notre frère monsieur
5d’Evènes en bonne santé et qu’il vous a trouvé, et toute votre compagnie,
6en mesme estat, dont jen loue Dieu comme aussi fay-je du bon
7portement de mon neveu Balthezard. En ce pays, y cour beaucoup
8de malades, mesmes de fievres continues, mais, grâces à Dieu,
9tous ceux qui vous apartiennent par deça en sont exemptés. La jambe
10de monsieur de Cabanes nest encores fermée, toutesfoys, il ny
11sent aucunne douleur. Madame la contesse de Grignan ma escrit
12que monsieur le president Truchon estoit malade à la mort et
13que à ceste occasion ses neveux estoyent partis en poste du Montelimar
14pour laller veoir, de quoy je suys très marry et prie Dieu de bon cueur
15quil luy doint la santé quil désire. Vous, par voz lettres, ny monsieur
16d’Evènes par celle quil escrit à madamoyselle de Caseneufve, quest
17du VIIIe, nen faictes aucune mention. Jay veu laccord quavés faict
18avec messieurs d’Uriage touchant la substitution de Laval.
19Me samble que ce nest que bien, puys quon sort de procès. Monsieur
20de Briançon se trompoit de beaucoup de dire que les droictz desdits
21seigneurs d’Uriage ne pouvoyent monter à plus de cinq ou six cens
22florins. Je nescry rien à monsieur d’Evènes ny à mon neveu de Laval,
23masseurant quilz seront partis avant que la presente vous vienne en
24main. Et sur ce, je me recommande très humblement à votre bonne grâce,
25à celles de madame de Gordes et de mes neveux et nièce en
26priant Dieu,
27Monsieur, qu’il vous doint avec la sienne, en parfaicte santé, longue
28et contante vie. D’Apt, ce XVIIIme juillet 1572. Je croy, mon-
29sieur que madamoyselle de Caseneufve vous a par cy devant ad-
30verty comme on encherit la marchandise de la partie de
31[v°] Cabanes et parle on de cinq mille écus, quest une grande ch-
32airté. Ceste la femme en absence de son mari, qui est
33allé changer dair. Mais jay opinion quil ne se desdira
34point de la parolle quil a donnée à monsieur de La
35Coste. Si madamoyselle ne fait cest achept ou bien le fai-
36sant, si elle ne prand ce que je luy ay presanté, vous vous
37en pourrés servir pour payer monsieur d’Uriage.
38Votre bien humble et obéissant frère
39Bapte de simienne